52/21 – Quelle université pour la France ?

Au cours des 7 dernières années, les facs ont dû accueillir 180.000 étudiants supplémentaires, soit l’équivalent de 10 universités. A la rentrée 2016, c’est 2.596.800 étudiants dans l’enseignement supérieur en 2016, soit 45.600 de plus qu’en 2015 (dont 30.000 en université).

 

Une situation critique: « Nous vivons un choc démographique qui s’accélère. La pression est immense. Le système ne peut, durablement, accueillir des progressions de cette envergure sans des changements profonds. » (Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur).

Des étudiants en plus… des professeurs en moins. Selon les syndicats, 7 000 postes d’enseignants titulaires ont été supprimés depuis 2009.

De nombreuses universités manquent à la fois de locaux et d’enseignants-chercheurs pour accueillir dignement les étudiants. Les tensions sont particulièrement sensibles dans certaines filières comme en droit, sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), psychologie, sciences humaines… ce qui peut conduire à des séances de travaux dirigés (TD) bondées ou des cours en visioconférence… Des grèves d’étudiants et/ou de professeurs n’ont pas tardé.

 

Un effort budgétaire… le gouvernement a dégagé 100 millions d’euros pour mieux accompagner la croissance démographique, mais après quatre ans de stagnation de moyens.

… encore très insuffisant! Le budget 2017 prévoyait d’allouer un total 850 millions d’euros supplémentaires aux universités. Mais selon le dernier rapport gouvernemental sur la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, il faudrait trois milliards d’euros pour gérer correctement cet afflux d’étudiants!

 

Conséquence (?): la plupart des grandes universités françaises perdent encore du terrain dans trois des principaux palmarès 2016 des meilleures universités dans le monde. Parfois critiqués, ces divers palmarès restent des indicateurs, surtout quand ils se recoupent. La mieux classée est l’École normale supérieure: seulement 33ème, 66ème ou 87ème selon les études; suivie de l’Université Pierre et Marie Curie: 39ème, 121ème ou 141ème.

 

 

Un blocage de fond pour l’Enseignement supérieur: l’étatisme, institutionnel. Dans les pays anglo-saxons, l’université est par nature un espace de liberté pour apprendre et enseigner, jouissant d’une grande autonomie intellectuelle et d’une capacité d’innovation indépendante des injonctions de l’Etat!…

En France, il n’y a pas de grande idée directrice, d’idéal universitaire si ce n’est la devise nationale. Pour convertir les esprits aux valeurs révolutionnaires, puis républicaines, la France jacobine a mis en place le contrôle de toute la filière de l’enseignement, des petites classes à l’université, sur fond de déchristianisation programmée: désormais, « hors l’Etat, point de salut »!

 

Reste à savoir si l’unité nationale tant espérée, et la grandeur de la France, étaient -et restent- à ce prix.

 

Bénissons Dieu pour notre pays qui offre la possibilité d’apprendre et se former tout au long de la vie!

Prions pour les responsables politiques: qu’ils réalisent que faire de l’université une priorité, c’est investir dans les fondements de l’avenir du pays.

Appelons un changement de mentalité et de fonctionnement qui dégage l’université -et l’enseignement en général- de la mainmise de l’Etat et des ses hésitations au gré des changements de majorité politique.

Prions pour la jeunesse: qu’elle soit portée par le goût de l’investissement personnel au service d’un projet de vie construit dans la réflexion. Que dans leur parcours universitaire, beaucoup rencontrent Celui sans qui il est impossible de trouver le vrai sens de la vie.