La France ébranlée

 

La France ébranlée

 

extrait de la Lettre de prière n°3.54

 

« Lui, dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant a fait cette promesse : une fois encore j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel.» He 12.26

 

 

 

L’ébranlement est une promesse de Dieu, et il touche tous les domaines puisqu’il faut «que les choses inébranlables subsistent » (v.27).  Nous aurions donc tort de souhaiter la fin de tout ébranlement puisqu’il est le signe de l’action de Dieu, dans nos vies comme dans notre pays, comme un sceau prophétique annonciateur des choses éternelles à venir.

Et c’est bien parce que nous avons reçu « un royaume inébranlable » que nous pouvons prier, louer, bénir, servir « avec piété et avec crainte » notre Dieu qui est « un feu dévorant » (v.28).

 

Montée de l’antisémitisme, suite

 

 

L’antisémitisme, signe certain d’une société malade, s’expose aujourd’hui au grand jour. Cette exposition génère un ébranlement majeur en France, au-delà de toute utilisation politicienne réelle ou supposée.

Notre échec. Présent à Quatzenheim où 96 tombes du cimetière israélite ont été profanées dans la nuit de lundi à mardi, le président Macron  a déclaré : «Que certains de nos concitoyens pensent qu’on peut faire bégayer l’histoire en faisant cela, c’est un échec, c’est notre échec».

Le mot « martyr » est prononcé. Le chef de l’État a redit au diner du Crif mercredi soir  que cette «litanie» d’agressions était «notre échec», égrainant les noms des «martyrs» (Mireille Knoll, Ilan Halimi, Sarah Halimi…) et déplorant les dernières profanations de tombes juives,

Réponse à nos prières. Le chef de l’État a annoncé que la France va endosser la définition de l’alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste (IHRA), qui intègre l’antisionisme dans la définition de l’antisémitisme.

L’islam radical ciblé, aussi ! E. Macron a souligné qu’à côté d’un antisémitisme traditionnel, «se déploie un antisémitisme fondé sur un islamisme radical, cette idéologie qui gangrène certains quartiers», et pour laquelle l’antisionisme fait bien souvent office de «masque» à la haine du Juif.

Un symbole important. Mardi, le président de la République s’est recueilli devant le Mémorial de la Shoah, en compagnie des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher (LR) et Richard Ferrand (LREM) ; il a silencieusement longé le mur des Noms, où sont gravés les noms des 76.000 Juifs déportés de France. (Sources : 12)

Une mobilisation significative ? Un peu partout mardi soir des Français  se sont rassemblés pour dire non à l’antisémitisme : 20.000 à Paris, 2000 à Strasbourg et à Marseille, 4000 à Bordeaux, 1000 seulement à Toulouse… c’est finalement peu, très peu. Mais tout le pays a été concerné.

 

L’agression du philosophe (et académicien) Alain Finkielkraut. Un autre philosophe, Michel Onfray, témoigne : « ces images m’ont fait penser aux Juifs du ghetto de Varsovie traqués par la soldatesque national-socialiste (…) Mais la presse oublie de dire que «le propos antisémite, tenu par un vociférant, (…) l’a été par un musulman. » (Source)

 PRIONS

 

Bénissons Dieu pour cet ébranlement majeur qui, au-delà de ce que beaucoup comprennent, pose avec force la nature de notre relation à Dieu, à Sa Parole, à Ses promesses et à Son règne dans tous les siècles et, finalement, à l’accomplissement de Son plan souverain.

Réjouissons-nous pour la juste confession, sous forme de repentance, prononcée par le chef de l’Etat – notre échec !sans laquelle aucun chemin nouveau ne peut être ouvert pour sortir des vaines promesses et du déni. Nous-mêmes, chrétiens et église, sachons reconnaître nos échecs, non seulement à vivre sainement les racines juives de notre foi, mais en toutes choses (avec d’heureuses exceptions): échec à aimer, échec à évangéliser (l’un expliquant l’autre), échec à vivre le Corps de Christ dans la reconnaissance et le respect les uns des autres, échec à sortir de l’esprit grec, échec…

Oui, la France et l’Église ont besoin de reconnaître leur situation d’échec pour en sortir et non pour se flageller, tant il est vrai que rien n’est possible en restant sur le mode « illusion » du « tout va pas si mal que ça ! » quand ce n’est pas « on est les meilleurs ! ».

Réjouissons-nous aussi pour la qualification (certes sans conséquence officielle) de martyrs appliquées aux victimes juives d’odieux assassinats. C’était une évidence, à souligner.

 

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! »

 

Prions que ces mobilisations dans toute la France, à la fois bien faibles et réjouissantes, ne soient pas le point d’orgue mais les prémices de l’indispensable sursaut attendu, de la part des autorités de tous bords comme de la population. Que la parole du chef de l’Etat –«Le temps des actes est venu»- se concrétise par des choses nouvelles, pertinentes et mises en œuvre.