52/17 – L’École. 1- Rentrée et sécurité

Une rentrée « sous haute protection ».

12 millions d’élèves s’apprêtent à revenir en classe, le 1er septembre, dans les 64.000 établissements scolaires, dans un contexte de menace terroriste sans précédent, après une série d’attentats.

L’école, qui a longtemps était pensée comme un sanctuaire, semble assumer un changement de logique: «Le temps de l’insouciance est derrière nous […] la menace est élevée, le danger est bien réel» (Bernard Cazeneuve).

Rappel.  – Une école a déjà été la cible d’un attentat en France en mars 2012: Mohamed Merah avait abattu, au nom du jihad, un enseignant et trois enfants d’une école juive à Toulouse, devant l’établissement puis dans la cour.

– Les enseignants font partie des nombreuses cibles de l’État islamique. Dans le Dar-al-Islam francophone de novembre 2015, il appelait à «combattre» et «tuer» les fonctionnaires de l’Éducation nationale, «des ennemis d’Allah» qui «enseignent la laïcité» et sont «en guerre ouverte contre la famille musulmane».

Des mesures gouvernementalesEcole Police - Copie

La « surveillance dynamique à proximité des écoles, collèges, lycées et universités sera renforcée par des patrouilles mobiles » en lien avec les polices municipales.

…Mais pas de garde statique,  car alors «  il faudrait que je (B. Cazeneuve) mobilise 220 000 policiers et gendarmes, c’est-à-dire la quasi-totalité de mes effectifs »

 

Face à la menace d’attentats, le gouvernement veut « développer une culture permanente du risque et de la sécurité ».

– Les recteurs sont invités à «améliorer les capacités de résilience de la communauté scolaire, c’est-à-dire la capacité à ne pas se laisser surprendre et à avoir les bonnes réactions» (circulaire de l’Éducation nationale).

– Les préfets doivent  réunir à la rentrée « un état-major départemental de sécurité » consacré à la protection de l’espace scolaire.

– Les établissements sont tenus à l’organisation obligatoire de trois exercices de sécurité, dont un simulant un attentat avec intrusion avant Toussaint.

– Les élèves impliqués: le gouvernement projette de former 100 % des élèves de troisième (810 000 élèves) aux pratiques de premiers secours. La formation des enseignants à ces exercices de sécurité va également être renforcée avec la création de trois nouveaux centres de formation.

– Les enseignants sous pression? Ils ont déjà reçu la « mission spéciale » d’enseigner avec force la laïcité, à plusieurs reprises, et avec des intentions différentes: déchristianiser l’école par la morale laïque -« la religion de la république »-  avec Vincent Peillon… puis Benoît Hamon qui demandait la tolérance pour les mamans voilées en sorties scolaires; puis faire barrière au terrorisme avec l’actuelle ministre. Pour le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire du primaire, « Il faut trouver le juste équilibre pour ne pas être dans le déni de la réalité, sans céder à la psychose » car c’est en classe, et en travaillant sur le vivre-ensemble, que beaucoup d’enseignants ont le sentiment de pouvoir agir, pour contrecarrer l’émergence d’idées terroristes.

Prions pour la bonne harmonisation et la cohérence des diverses mesures imposées, et des initiatives prises en faveur de la sécurité des élèves.

Appelons la paix au sein des établissements, alors qu’une atmosphère de peur, voire de psychose, peut se développer.

Prions pour les enfants et les parents: qu’aller à l’école ne devienne pas une source d’angoisse.

Prions pour les enseignants: initialement transmetteurs d’un savoir de qualité, il leur a été demandé d’être « éducateurs » avec les lois Jospin et, aujourd’hui protecteurs/gardiens des enfants!…

Prions pour les forces de l’ordre -policiers et militaires (dont gendarmes), d’active ou réservistes- particulièrement sollicités depuis janvier 2015: qu’ils soient ressourcés et encouragés par la reconnaissance de la population qu’ils ont en charge de protéger.