52/19. L’École 3. Revenir à notre héritage

L’école, une vieille histoire! Contrairement à la croyance populaire qui voudrait que Charlemagne ait inventé l’école, il y a eu dès la plus haute antiquité des écoles publiques annexées aux sanctuaires religieux. Mais c’est lui qui a donné à l’école une fonction sociale -révolutionnaire- en mettant ensemble les enfants des nobles et les enfants des pauvres, et en promouvant le mérite.

Charlemagne avait une vision de l’école toute particulière, décrite dans ce texte fondateur du concile de Châlon (9ème siècle) : « Il faut établir des écoles où l’on enseigne les lettres et les Saintes Écritures, de telle sorte que les élèves méritent d’être appelés le sel de la terre et résistent aux hérésies comme à l’antéchrist. »

 

Des successeurs…

Luther s’est battu pour que la Bible soit présente dans chaque salle de classe : « Toute institution dans laquelle les hommes ne sont pas continuellement préoccupés de la Parole de Dieu est vouée à la corruption. » proclame-t-il dans un discours adressé aux Princes d’Allemagne, prélude à la création d’écoles chrétiennes partout dans ce pays.

Calvin a étudié 16 siècles d’histoire, pour conclure : « L’église n’a jamais fleuri sans écoles », proclamant haut et fort que la formation intellectuelle devait aller avec la formation du cœur, de la foi. (La « Pietas Litterata »).

Le premier mot de la Réforme en France était l’école pour tous, pour lever une génération qui connaisse d’abord son Dieu, par sa Parole.

Mathurin Cordier, réformateur du 16ème siècle, qui constate à Paris, comme en province, une généralisation de l’échec scolaire, de l’éclatement des familles, et de la corruption des mœurs. Il voyait dans le mépris de Dieu et de Sa Parole la cause de tous ces maux. Il contribua à y remédier  en participant activement à l’élaboration d’un matériel pédagogique riche de sève et de valeurs  bibliques.

Jean Baptiste de La Salle, prêtre du 17ème siècle, se donna tout entier à la création d’écoles chrétiennes, œuvres de foi et d’amour, où le cœur de Père de Dieu pouvait se déverser sur toute une génération au travers d’enseignants remplis d’amour et de compassion…

La liste pourrait être encore longue.  Il y a de quoi être inspiré dans notre héritage!

 

Bénissons Dieu pour la liberté que nous avons – encore !- d’éduquer et d’enseigner nos enfants selon nos convictions religieuses ou philosophiques.

Prions que ce droit ne soit pas enlevé aux familles (école à la maison) et aux écoles chrétiennes.

Demandons pardon pour l’abandon, par les églises protestantes, de leurs écoles à l’État laïc. Plus généralement, demandons pardon de n’avoir pas pris suffisamment nos responsabilités dans notre mission de former des disciples, ce qui inclut aussi la dimension intellectuelle.

Prions pour que le corps de Christ s’engage résolument dans ce domaine.